Crise France Algrie  Abdelaziz Rahabi pointe un partage des rles entre Macron et Retailleau

April 15, 2025

Crise France  Algrie  Abdelaziz Rahabi pointe un partage des rles entre Macron et Retailleau
Crise France Algrie  Abdelaziz Rahabi pointe un partage des rles entre Macron et Retailleau

La crise entre Alger et Paris a franchi ce mardi un nouveau cap vers la rupture. En réaction à la décision de l’Algérie d’expulser 12 agents français en réponse à l’incarcération d’un agent de son consulat à Créteil, la France a répliqué avec la réciproque et a rappelé son ambassadeur Algérie Stéphane Romatet.

L’Algérie est sans ambassadeur à Paris depuis fin juillet 2024. Dans cette crise, certains s’interrogent sur la cacophonie qui a longtemps régné au sein du gouvernement, avec d’un côté le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui joue le méchant, et de l’autre le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot qui était plutôt gentil. L’ancien premier ministre français Dominique de Villepin a pointé cette stratégie de gérer la crise avec l’Algérie.

« On ne peut pas imaginer que dans un gouvernement comme le gouvernement français, on joue la stratégie du good cop/bad cop. Ce n’est à la hauteur d’un enjeu aussi important que les relations avec un pays comme l’Algérie », a-t-il dit mercredi 9 avril devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, soit trois jours après la visite de Jean-Noël Barrot à Alger dimanche 6 avril durant laquelle le réchauffement des relations franco-algériennes a été acté après 8 mois de crise inédite.

Mais de nouvelles tensions plus violentes ont éclaté après l’annonce vendredi de l’incarcération d’un agent consulaire algérien.

En Algérie, le diplomate Abdelaziz Rahabi ne croit pas lui aussi à des divergences entre Macron et Retailleau sur la gestion de la crise avec l’Algérie. Mais plutôt un partage des rôles, accréditant la thèse de De Villepin sur la stratégie de good cap/bad coop.

Crise France – Algérie : Rahabi pointe une « distribution des rôles » entre Macron et Retailleau

« Dans la crise actuelle entre Alger et Paris, je n’ai pas cru dès le début, à une divergence de fond – qui a la faveur d’une partie de mes compatriotes – entre le Président Macron et son Ministre de l’Intérieur, mais plutôt à une distribution avisée des rôles », explique-t-il dans un message posté sur les réseaux sociaux ce mardi 15 avril.

Sans commenter directement la décision de l’Élysée d’expulser 12 agents algériens de l’ambassade et des consulats d’Algérie à Paris, Abdelaziz Rahabi assène : « Cela est plus flagrant encore dans une conjoncture française marquée par une effervescence préélectorale qui a fait de l’Algérie, de sa communauté et de l‘Islam le centre de ses débats. »

Abdelaziz Rahabi pointe la tendance des hommes politiques français à recourir au rapport de force avec le gouvernement algérien, il estime que l’Algérie fait preuve d’un « haut niveau de résilience »

« Si la diplomatie transactionnelle de Trump commence à montrer ses limites, le rapport de force s’impose de plus en plus comme le langage entre les Nations. Une bonne partie de la classe politique française s’en accommode fort bien dans ses rapports avec l’Algérie qui, même si elle n’a pas développé suffisamment de leviers d’influence à l’extérieur fait preuve d’un haut niveau de résilience, produit des différentes crises qu’elle a connues tout au long de sa longue histoire », conclut Abdelaziz Rahabi.

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