
Les relations entre la France et l’Algérie connaissent une nouvelle flambée de tensions. Dimanche, Alger a ordonné l’expulsion de douze agents français du ministère de l’Intérieur, les déclarant persona non grata. Les fonctionnaires, sommés de quitter le territoire dans un délai de 48 heures, ont déjà regagné la France, a confirmé l’Élysée.
Crise diplomatique entre Paris et Alger : une escalade sans précédent
Cette décision radicale des autorités algériennes fait suite à l’arrestation à Paris, vendredi, de trois ressortissants algériens. Parmi eux figure un agent consulaire. Tous trois sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement et la séquestration d’un influenceur algérien exilé en France, connu pour ses prises de position critiques à l’égard du régime d’Alger. Les faits, encore flous, sont traités avec une extrême sensibilité par les deux capitales.
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Dans un communiqué diffusé mardi, la présidence française a dénoncé une mesure « injustifiée » et « incompréhensible », tout en pointant une responsabilité directe d’Alger dans « la dégradation brutale » des relations bilatérales. Paris appelle désormais les autorités algériennes à faire preuve de « responsabilité » et à favoriser un retour au dialogue.
Face à cette escalade, le président Emmanuel Macron a pris la décision de rappeler « pour consultations » l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet. Dans un geste de réciprocité diplomatique, la France expulsera à son tour douze agents algériens appartenant aux services diplomatiques et consulaires présents sur son sol. Une mesure qui marque un tournant dans les rapports déjà fragiles entre les deux pays.
Cette nouvelle crise intervient dans un contexte de vives tensions sur le plan migratoire. Paris reproche régulièrement à Alger son manque de coopération dans l’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) visant des ressortissants algériens. L’Élysée a d’ailleurs réaffirmé sa volonté de maintenir la pression, en exigeant que l’Algérie honore pleinement ses engagements en matière de réadmission. Ce point demeure une pomme de discorde récurrente entre les deux partenaires historiques, malgré les tentatives de rapprochement engagées ces dernières années.
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Alors que les liens franco-algériens traversent une nouvelle zone de turbulence, l’avenir du dialogue bilatéral apparaît plus incertain que jamais. Reste à savoir si les deux capitales sauront éviter l’enlisement diplomatique et trouver les voies d’un apaisement durable.
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