Dans un contexte de regain des tensions entre Paris et Alger, le tribunal correctionnel de Lyon (France) a rendu ce mardi 15 avril son verdict dans l’affaire de l’influenceuse franco-algérienne Sofia Benlemmane, poursuivie pour « des menaces de mort » sur les réseaux sociaux.
Accusée d’avoir proféré des menaces de mort à l’encontre d’opposants algériens en France, l’influenceuse de 54 ans a comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Lyon.
Sofia Benlemmane avait été interpellée début de janvier 2025, dans le cadre de la vague d’arrestation d’influenceurs algériens établis en France, pour des accusations liées à la mise en ligne de contenus haineux et des appels à la violence, dans un contexte de graves tensions avec l’Algérie.
France : Sofia Benlemmane condamné à neuf mois de prison avec sursis
Le 18 mars, le procureur près le tribunal de Lyon a dénoncé des « propos particulièrement graves, haineux, n’ayant aucune place dans une démocratie », avant de révéler son réquisitoire : un an de prison avec sursis.
Ce mardi, la juge de la même juridiction a rendu son verdict : Sofia Benlemmane écope de neuf mois de prison avec sursis et à 200 heures de travail d’intérêt général, rapportent des médias français, dont Le Monde.
Le tribunal a également ordonné la suspension pendant six mois des accès de l’influenceuse franco-algérienne aux réseaux sociaux TikTok et Facebook.
Après avoir entendu sa peine, Benlemmane a lancé un bravo ironique dans la salle du tribunal lyonnais, selon le journal Midi Libre, qui a rapporté le déroulement de l’audience. Ces propos n’ont pas manqué de susciter des désapprobations dans le public. La juge a dû suspendre l’audience pour ramener le calme dans la salle.
Sofia Benlemmane suspendue des réseaux sociaux
Suivie sur TikTok et Facebook par près de 350.000 abonnés, Sofia Benlemmane est poursuivie pour des vidéos publiées depuis 2023, notamment une vidéo dans laquelle elle insultait une autre femme en lui lançant : « J’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer ».
Au cours de son procès, elle avait invoqué « une façon de parler » et réfuté toute « intention de passer à l’acte ». « Les mots ont dépassé mes pensées », avait-elle assuré.
Pour son avocat, Me Frédéric Lalliard, sans le contexte politique du moment entre Alger et Paris, l’influenceuse franco-algérienne « ne se serait jamais retrouvée devant un tribunal ». Lors de sa plaidoirie, il avait évoqué des « mots renvoyés à l’emporte-pièce » au cours de « discussions de gamines ». « On lui prête une puissance intellectuelle, idéologique, et une influence qui ne sont pas les siennes », avait-il plaidé.