La France a réitéré lundi soir son soutien aux thèses marocaines sur le Sahara occidental, alors que les tensions se sont ravivées avec l’Algérie suite à la détention d’un agent consulaire algérien en France suivie de l’expulsion par Alger de 12 agents de l’ambassade et des consulats de France.
La réaffirmation de la position française sur le Sahara occidental, un territoire classé comme non autonome par l’ONU, s’est faite lundi soir au cours d’un entretien entre le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot et son homologue marocain Nasser Bourita.
Selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères diffusé ce mardi 15 avril, Barrot a répété à son vis-à-vis « la position intangible » de la France, à savoir que « l’avenir du Sahara occidental s’inscrit dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Paris confirme sa nouvelle position sur le Sahara occidental
Jean-Noël Barrot a utilisé les mêmes mots par lesquels le président Emmanuel Macron avait informé le roi Mohamed VI de la nouvelle position de la France fin juillet 2024. Une décision qui a plongé les relations entre l’Algérie et la France dans une crise inédite.
L’alignement total de Paris sur les thèses de Rabat avait déclenché ce qui sera qualifié de crise la plus grave entre l’Algérie et la France depuis 1962.
Comme Macron il y a huit mois, Barrot a aussi exprimé de nouveau le plein appui de la France au plan d’autonomie marocain. « Le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, qui suscite un consensus international de plus en plus large, est clair et constant. Celui-ci constitue la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable », a indiqué le Quai d’Orsay dans son communiqué.
Plan d’autonomie marocain : la France réitère son soutien « clair et constant »
Selon la même source, les deux ministres se sont en outre félicités du « dynamisme sans précédent de la relation bilatérale franco-marocaine », et ont exprimé leur détermination à renforcer le « partenariat d’exception renforcé » entre les deux pays.
Cette réaffirmation de la position française survient alors que la relation franco-algérienne, qui a commencé à s’apaiser à la suite d’un entretien téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron lundi 31 mars, s’est de nouveau dégradée ces derniers jours.
À l’incarcération d’un agent consulaire algérien en France vendredi, l’Algérie a réagi en annonçant lundi soir l’expulsion sous 48 heures de 12 agents consulaires français en poste en Algérie et rattachés au ministère français de l’Intérieur.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est accusé par Alger d’être derrière cette nouvelle dégradation de la relation bilatérale, du fait que l’arrestation de l’agent consulaire algérien a été effectuée par des policiers placés sous son autorité.
Avant son déplacement en Algérie le 4 avril dernier, Jean-Noël Barrot avait exprimé, le 2 avril, une position quelque peu mitigée sur le Sahara occidental. Tout en rappelant que la France a apporté son appui à la « marocanité » du Sahara et au plan d’autonomie marocain, il a ajouté que « ceci doit désormais trouver une solution politique durable et mutuellement acceptable aux Nations-Unies et nous soutenons les efforts onusiens en vue de ce dialogue ».
Mercredi dernier, l’Algérie avait exprimé son regret suite à la réaffirmation par les États-Unis de leur appui au plan d’autonomie marocain.
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