
Dans les entrailles de l’ouest algérien, à Oran, une richesse minérale trop longtemps sous-estimée s’apprête à franchir les frontières. L’unité Kristel de marbre, filiale de l’entreprise publique ENG (l’Entreprise Nationale des Granulats), met actuellement la dernière main à une opération d’envergure. Qui consiste à exporter 2000 tonnes de marbre vers l’Espagne et la Chine, prévue pour cette année.
Lundi, lors d’une visite de travail, Kahina Tafer, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargée des Mines, a appelé à une valorisation accrue du secteur minier. Dans sa ligne de mire, la création de valeur ajoutée et le renforcement des exportations. En particulier dans les filières à haute intensité de matière première comme le marbre.
Exportation du marbre algérien : 2000 tonnes en route vers l’Espagne et la Chine en 2025
Dans l’enceinte de l’unité Kristel à Oran, les machines ne chôment pas. Déjà forte de deux précédentes opérations d’exportation, vers la Chine et l’Espagne, totalisant 200 tonnes de marbre rouge, la structure monte en régime.
🟢 À LIRE AUSSI : PIB 400 milliards $ en 2027 : les 6 projets qui vont propulser l’Algérie vers son objectif
Selon Ahmed Sahraoui, directeur de l’unité, les préparatifs pour l’export massif vers l’Espagne avancent à bon rythme. L’entreprise dispose d’atouts techniques considérables :
- Trois carrières actives, spécialisées dans l’extraction de marbre rouge, jaune et rose ;
- Une capacité annuelle de production de 2500 m³ ;
- Un stock stratégique de 4 millions de m³ prêt à être valorisé ;
- Une emprise foncière de 157 hectares, suffisamment vaste pour accompagner une montée en puissance continue.
L’objectif est d’inscrire durablement le marbre algérien dans les circuits internationaux, en misant sur une matière première à forte valeur ajoutée et une demande croissante dans le secteur du BTP mondial.
Exportation de marbre : l’Algérie active un potentiel de 4 millions de m³ pour diversifier son économie
Pour les autorités, cette dynamique s’inscrit dans un plan plus large. En déplacement à Oran, Kahina Tafer a rappelé les ambitions du gouvernement en matière de ressources minières. « Le secteur minier est stratégique et peut contribuer efficacement à la croissance et à la diversification économique », a-t-elle souligné.
Cette vision s’aligne avec les orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui place le secteur minier parmi les piliers de la politique de redressement économique du pays. Il s’agit non seulement de stimuler les exportations, mais aussi de réduire la facture des importations, notamment en matériaux de construction.
De Gara Djebilet à Tosyali : un réseau logistique en construction
Par ailleurs, la Secrétaire d’État a également visité l’espace logistique du groupe Tosyali, situé dans la wilaya d’Oran. Ce site accueillera prochainement le stockage du minerai de fer extrait de Gara Djebilet, à Tindouf, autre projet emblématique de la relance minière nationale.
🟢 À LIRE AUSSI : Zerrouki dévoile la date de lancement de la 5G en Algérie
Ce chantier colossal, longtemps en sommeil, est désormais présenté comme l’un des moteurs majeurs de l’industrialisation algérienne à long terme. Le fer et le marbre, deux symboles d’une Algérie minière en reconstruction.